Le Béarn Post Gaston Fébus

Le 17 décembre 1380, les consuls d’Albi demandèrent à Toulouse de reconnaître Gaston Fébus comme régent légitime, poussant les États de Languedoc à débattre de la question entre 1380 et 1381. Fébus quitta alors le Béarn pour défendre sa cause à Saint-Gaudens, tandis que le duc de Berry, nommé lieutenant du roi, envoyait ses représentants pour asseoir son autorité et protéger ses intérêts financiers. Ses exactions et son luxe provoquèrent la colère des États, qui dénoncèrent sa tyrannie et demandèrent au roi d’annuler sa nomination. Malgré ces protestations, Berry prit le pouvoir à Toulouse, installé à Saint-Cyprien, où la population le surnomma ironiquement « capitaine ». Le comte d’Armagnac tenta de le soutenir, mais Fébus, fort de sa popularité et de ses alliances, conserva son influence. Tandis que Menaud de Barbazan tentait d’apaiser les tensions, Fébus multiplia les alliances locales avec Guillaume de Rabastens et Pierre-Maynard de Toulouse, renforçant son contrôle du Lauragais. Charles VI tenta d’intervenir, mais Berry répondit avec hypocrisie, feignant la loyauté tout en jalousant l’ascension du comte de Foix. Fébus protesta auprès du roi, accusant Berry de soutenir l’Armagnac, et réunit en avril 1381 les États à Mazères pour contester ses décisions. Les débats furent vifs, mais Berry dut finalement céder. En juillet 1381, les négociations de Pamiers aboutirent à un compromis : Berry abandonnait la lieutenance du Languedoc contre 65 000 francs et une pension annuelle de 40 000 francs, à condition de rester neutre. Cet accord fragile apaisa temporairement la querelle, mais Berry, fidèle à sa duplicité, engagea des troupes pour renforcer son influence. Bientôt, les hostilités reprirent : Berry recruta des routiers pour le Roussillon, tandis que Fébus et le roi d’Aragon organisaient leur défense. Entre le 20 et le 21 juillet, les hommes de Fébus affrontèrent ces bandes près de Rabastens et Couffouleux, confirmant la fausse paix de Pamiers et la persistance de la rivalité entre Berry et le comte de Foix pour la domination du Midi.