Renaissance

L'Arrivée du Protestantisme

Le Béarn embrasse la Réforme protestante

Entre héritage et réforme, Jeanne d’Albret gouverne libre...

Analyse Détaillée

Explorez les différents aspects de cette période

En mars 1562, le massacre de Wassy, où les troupes du duc de Guise attaquent des fidèles huguenots, provoque une vague de violences dans tout le royaume. Catherine de Médicis, d’abord hésitante, tente de s’allier avec Louis de Condé et envisage de confier à Jeanne un rôle de médiatrice entre les deux camps. Mais les Guise et le connétable de Montmorency s’y opposent avec vigueur. Sous leur pression, Jeanne est contrainte de quitter la cour et se réfugie à Vendôme, séparée de son fils Henri. À Paris, Théodore de Bèze et l’amiral de Coligny soutiennent alors la politique conciliante du chancelier Michel de L’Hospital, auteur de l’édit de janvier 1562, qui reconnaît officiellement le culte réformé en France. On compte alors environ deux millions de protestants dans le royaume. Cependant, sous l’influence du pape, Catherine de Médicis renforce la discipline religieuse à la cour et s’éloigne progressivement du parti réformé (tout en restant personellement dans son "astrologie"). La première guerre de Religion éclate. Antoine de Bourbon, lieutenant général du royaume, prend le commandement des troupes royales et meurt au siège de Rouen en novembre 1562. Pendant ce temps, Jeanne, réfugiée à Orthez, consolide son autorité : elle fait venir le pasteur Jean Reymond Merlin, fonde un synode et structure la nouvelle Église réformée de Béarn-Navarre. Mais après le massacre de Wassy, où les troupes du duc de Guise massacrent des huguenots, le climat religieux s’enflamme dans tout le royaume. Guise est acclamé comme un nouveau David, et les violences se multiplient. Dans ce contexte tendu, Antoine, qualifié de « nouveau Julien l’Apostat » par Bèze, s’en prend à Jeanne : il veut la faire exiler chez Philippe de Lenoncourt, évêque de Châlons, car elle avait désobéi à son interdiction d’assister à la messe et s’était rendue auprès de Condé pour y participer. Loin des Pyrénées et de ses cures thermales, on craint alors pour sa vie, ce qui ne déplaît guère à Antoine, qui rêve d’épouser Marie Stuart, la veuve de François II, afin de se rapprocher des Guise et de renforcer sa position politique. Catherine de Médicis, soucieuse de préserver l’équilibre des forces, compte sur Jeanne pour maintenir la stabilité du royaume, tandis que Calvin lui-même lui écrit pour l’exhorter à tenir bon. Cependant, l’ambassadeur d’Espagne, Chantonnay, parvient à obtenir son exil. Jeanne, qui avait déjà refusé d’assister au baptême de son fils, devient la cible des pressions conjuguées d’Antoine et de Catherine, poussés par l’ambassadeur espagnol à la chasser de la cour. Hésitante, Catherine de Médicis tente un moment de s’allier à Condé et envisage d’utiliser Jeanne comme intermédiaire entre les deux partis religieux, mais les Guise et le connétable de Montmorency déjouent ses plans. Jeanne est alors contrainte de fuir à Vendôme, séparée de son fils Henri. Tandis que Catherine cherche à rapprocher les Bourbons, premiers princes du sang, un triumvirat catholique se forme pour contrebalancer leur influence. Privée de soutien, Jeanne perd la protection royale. Elle rejoint Vendôme avec sa fille, laissant son fils à la cour, où se produit le Scandale de Vendôme, sans son consentement. Antoine, voulant venger les cendres de ses parents, envoie Blaise de Monluc, capitaine catholique du roi en Guyenne, pour capturer Jeanne. Mais la reine de Navarre parvient à s’échapper par la Gascogne occidentale, échappant ainsi à la poursuite. Après la mort d’Antoine (qui s’était converti au luthéranisme), Jeanne n’est plus considérée comme une hérétique en exil par Catherine, mais comme une puissance indépendante. Progressivement, Jeanne renoue un lien de confiance avec Catherine de Médicis, notamment grâce à des intermédiaires comme Victor Bordeaux de La Chassetière, agent navarrais à Paris. Les deux femmes finissent même par échanger une correspondance cordiale et font ensemble quelques emplettes.

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