Renaissance

Entre Paris et Navarrenx

Le Béarn sous le Roi de France

Entre France et Béarn, l'avènement d'Henri IV....

Analyse Détaillée

Explorez les différents aspects de cette période

Jeanne d’Albret avait exprimé dans son testament la volonté que sa fille soit tenue à l’écart de la cour des Valois et « nourrie » en Béarn, afin de préserver sa foi et sa droiture. A la suite de la mort de la reine, les tensions éclatèrent violemment en 1572, le 22 août, les Guise tentèrent d’assassiner l’amiral de Coligny, et deux jours plus tard, le 24 août, eut lieu le massacre de la Saint-Barthélemy, déclenché, selon les récits, après que Catherine de Médicis aurait persuadé Charles IX, pourtant alors en bonne entente avec les huguenots, que les protestants complotaient contre lui. Ce jour-là, Catherine de Bourbon se trouvait probablement au Louvre avec Madame de Tignonville ; elle fut sauvée avec son frère Henri et leur cousin Henri, mais fut contrainte à se convertir au catholicisme. Son oncle, le cardinal Charles de Bourbon, très influent en Béarn, fit signer le 16 octobre 1572 par Henri IV un édit imposant le retour du catholicisme en Béarn et chargeant le comte de Gramont de le faire enregistrer, ce à quoi les protestants du pays, menés par le baron d’Arros, s’opposèrent vigoureusement, allant jusqu’à emprisonner Gramont avant de le relâcher après négociations avec le roi de Navarre ; Arros demeura lieutenant général du Béarn jusqu’à son remplacement en 1575 par le baron de Miossens. Catherine et son frère Henri demeurèrent ensuite quatre ans en otage à la cour de France, milieu marqué par la débauche ; cette expérience renforça chez Catherine sa rigueur morale, mais elle y développa également un goût pour la musique, la danse et les bijoux. Fidèle à l’esprit de Calvin et aux enseignements de Jeanne d’Albret, elle se forgea l’image de la « princesse des vertus », attachée, selon les mots de sa mère, aux « saints mariages ». Le 4 février 1576, Henri de Navarre quitta la cour, et le 6 mai 1576 fut signé l’édit de Beaulieu, après la victoire des « malcontents » menés par le duc d’Alençon : cet édit accordait une large liberté de culte aux réformés, sauf à Paris, et valut à Alençon le titre de duc d’Anjou. Dans ce climat d’apaisement fragile, Marguerite de Valois demeura à Paris tandis que Catherine de Bourbon quitta la capitale. Avant son départ, Henri III ordonna à Fervacques, courtisan jouant double jeu, de l’accompagner avec instruction de la faire revenir si elle persistait dans la foi réformée ; toutefois, Catherine déclara à Palaiseau, le 31 mai 1576, devant ses compagnons, qu’elle en « avait assez de la messe », même si elle attendit encore quelques jours avant de se prononcer publiquement. Arrivée à Châtellerault, ville fortement protestante, elle assista à un prêche et affirma publiquement que son abjuration avait été extorquée par la contrainte et était donc « nulle et non avenue ». Peu après, à Parthenay, elle retrouva son frère Henri de Navarre ; ensemble ils se rendirent à Niort où, le 13 juin 1576, Henri abjura à son tour le catholicisme et redevint protestant. Catherine refusa ensuite le mariage avec le prince de Condé que son frère lui proposait, éprouvant une inclination personnelle pour Henri de La Tour d’Auvergne, union qui ne se réalisa jamais. Pendant ce temps, la paix de Beaulieu s’avérait illusoire, les troubles reprenaient, et en Béarn, Armand de Gontaut, fils de Françoise (titulaire du château d'Audaux) et calviniste passé avec les catholiques que Jeanne d’Albret n’avait pas amnistié, fut nommé sénéchal par Henri de Navarre ; la cour de Béarn refusa cette nomination, mais Henri vint plus tard en personne la confirmer.

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