Renaissance

Le Départ de la Gouvernante

Le Béarn sans seigneur

Entre France et Béarn, le départ de Catherine....

Analyse Détaillée

Explorez les différents aspects de cette période

Turenne signale à Henri IV qu’une proposition de mariage a été faite à sa sœur par le roi d’Écosse. Énergique, cette souveraine ne pourrait toutefois quitter son pays, et Catherine comprend que son frère refuse toujours son union avec le comte de Soissons, normal car de nombreux nobles catholiques, hostiles à la Ligue, ne reconnaissent Henri IV que dans l’attente de sa conversion. Donc un « Tiers Parti » émerge : il regroupe des modérés qui envisagent de placer sur le trône un prince catholique de la branche cadette des Bourbon comme le comte de Soissons. Et ce n’est que le 1ᵉʳ octobre que Soissons, accompagné du duc de Longueville et du maréchal d’Aumont, rejoint le roi à Gamaches pour lui prêter serment. À genoux, il jure fidélité, mais Henri reste méfiant. Dès le lendemain, Soissons réclame le commandement des troupes en Picardie, au détriment du duc de Longueville. Henri apaise le conflit en nommant le maréchal d’Aumont lieutenant-général. Il considère désormais Soissons comme un jeune prince brillant mais imprudent, incapable de prudence politique et potentiellement dangereux. Il refuse donc d’encourager ses prétentions à épouser Catherine. La mort du cardinal de Bourbon à Fontenay-le-Comte, le 9 mai 1590, compliquait déjà la situation. Le cardinal de Vendôme hérite de son titre et devient à son tour cardinal de Bourbon. Rome renouvelle l’excommunication d’Henri IV, et la Sorbonne confirme son exclusion de la succession, ce qui fait de Vendôme ou du comte de Soissons les héritiers naturels du trône selon le Tiers Parti. Le duc de Mayenne s’allie avec le roi d’Espagne Philippe II, plongeant le pays dans une guerre civile si grave que les deux camps appellent des forces étrangères à l’aide. Philippe II envoie des troupes de Flandres sous le commandement d’Alexandre Farnèse, tandis qu’Henri, blessé à Aumale le 5 février 1592, doit lever le siège de Rouen le 20 avril. Pendant ce temps, en Béarn, Catherine de Bourbon, sœur d’Henri et régente, affronte les complots des Ligueurs appuyés par l’Espagne. Elle protège Antonio Pérez et résiste aux plans du baron de Luxe, réfugié en Navarre espagnole, qui veut lancer une offensive à travers les Pyrénées avec l’aide du marquis de Villars et du redoutable évêque de Saint-Bertrand-de-Comminges. Catherine ne cède pas : elle confie la défense du Béarn au baron de Bénac et au sieur de Bazillac, qui rallient les habitants de Tarbes à la cause d’Henri IV et jurent de vivre et mourir les armes à la main pour le roi. Elle garde la confiance du peuple en maintenant les droits des États et la libre pratique du culte catholique. Préparant le Béarn à une attaque imminente, elle met toutes ses possessions en état d’alerte : en janvier et février 1592, elle incite les Ossalois à se mobiliser, puis en mars elle appelle le baron de Bénac à l’aider à organiser la défense de la Bigorre, car elle a appris que les Espagnols allaient bientôt attaquer. Le plan du baron de Luxe, soutenu par le marquis de Villars, commence à se concrétiser avec une offensive espagnole contre la Guyenne.

Le Départ de la Gouvernante – Renaissance | Mémoire du Béarn