1090 – 1131
Maison de Centulle
Marié avec une princesse aragonaise, il reçut probablement la vicomté de Montaner en dot. Il répondit à l’appel du pape Urbain II, aux côtés de Raymond de Saint-Gilles. Il dirigea les troupes gasconnes lors du siège de Jérusalem et protégea la population locale après la victoire. À son retour, il fonda à Lescar des bâtiments religieux pour remercier Dieu. Lors de la reconquista, à Saragosse, il organisa le siège et fut nommé seigneur de la ville. Il prit part à la conquête de Tarazona, Calatayud et Daroca, fondant la Militia Christi. Il établit la ville de Monreal et assura son développement. En 1131, il est décapité par les Almoravides près de Grenade, sa tête fut exposée à Valence, puis restituée à Saragosse.
Son mariage avec Talèse d’Aragon lia durablement le Béarn à la couronne d’Aragon. Proche d’Alphonse Ier le Batailleur, il devint l’un des principaux soutiens de la Reconquista et un médiateur entre les royaumes chrétiens d’Espagne.
Son engagement croisé et son alliance avec l’Aragon font du Béarn un intermédiaire entre Gascogne et Espagne. Ses fondations religieuses structurent le paysage spirituel du pays. Ses croisades inscrit le nom des vicomtes de Béarn dans l’histoire mondiale.
Le tournant des XIe et XIIe siècles correspond à l'époque des croisades, un moment où l’Europe féodale se consolide tout en s’ouvrant à une dimension spirituelle et guerrière sans précédent. Le Béarn, jusque-là principauté montagnarde aux marges du duché de Gascogne, s’intègre alors pleinement aux grands courants de la chrétienté occidentale. La vicomté s’ouvre vers le sud et participe à la défense de la foi sur deux fronts. Dans le même temps, les réformes ecclésiastiques issues de Cluny pénètrent le Béarn, réorganisant la vie religieuse autour des chapitres, des prieurés et des hôpitaux pour pèlerins. Le Béarn devient un carrefour d’influences entre la Gascogne, l’Aragon et la Navarre, où se croisent marchands, chevaliers et pèlerins de Compostelle.